Séisme politique, la dissolution de l’Assemblée nationale pourrait aussi ressembler à un tremblement de terre financier pour les partis politiques. Voici pourquoi.
«Le téléphone n’arrête pas de sonner», s’amuse Paul Brounais, fondateur de l’agence Deux Quatre, spécialisée dans la communication politique. Trois semaines. C’est le temps qui lui est donné pour organiser des campagnes électorales dignes de ce nom pour les élections législatives du 29 juin et du 7 juillet. Le compte à rebours est lancé depuis qu’Emmanuel Macron a annoncé par surprise, dimanche 9 juin, la dissolution de l’Assemblée nationale. En trois semaines, les partis vont jouer gros, très gros. Evidemment sur le plan politique, mais aussi d’un point de vue financier.
«Le fonctionnement de la démocratie a un coût», sourit Paul Brounais. Chaque candidat élu assure en effet aux organisations politiques une pluie d’argent public. «Un député élu rapporte 37 402 euros par an à son parti», rappelle Paul Brounais. Ce n’est pas tout : les candidats qui ont obtenu au moins 1% des suffrages exprimés font gagner au parti 1,64 euro pour chaque voix. Versées par l’État, ces aides sont surveillées par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Elles sont inscrites chaque année dans le projet de loi de finances.